L’interprète de « Pookie » a plusieurs fois été insultée par des soutiens du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella
Pour Aya Nakamura , comme pour le Conseil d’Etat, il n’y a qu’un seul extrême. Et c’est contre lui que l’interprète de Copines demande à son public de voter.
Le 11 mars dernier, à la demande du Rassemblement national qui ne souhaitait pas être qualifié de parti d’extrême droite, le Conseil d’Etat a tranché : le parti de Marine Le Pen, dont Jordan Bardella est le président, est bien un parti d’extrême droite. En revanche, La France insoumise n’est pas un parti d’extrême gauche , mais de gauche.
Sans jamais mentionner le parti fondé par Jean-Marie Le Pen avec quelques Waffen-SS et d’autres nostalgiques de l’Algérie française, qui en 2018 a changé son nom de FN en RN, Aya Nakamura a cependant été très claire dans ses intentions.
Un seul extrême
« Dimanche on va tous aller voter, et contre le seul extrême à condamner car il n’y en a qu’un », a-t-elle écrit sur ses réseaux sociaux.
Son message sur Twitter/X arrive alors que des membres du gouvernement, comme Bruno Le Maire , ou bien encore Edouard Philippe , ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron et président d’Horizons, allié du parti Ensemble, mettent sur un pied d’égalité les deux formations politiques et prônent le « ni-ni ». « Je suis bien placée pour comprendre et savoir la place du racisme dans notre pays », explique Aya Nakamura dans son message.
Les récents événements le confirment. La chanteuse est au cœur de la polémique depuis qu’il a été suggéré, en mars dernier, qu’elle pourrait chanter des titres d’Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Elle a eu à faire face à plusieurs interventions de cadres du parti d’extrême droite, comme Sébastien Chenu qui avait déclaré sur CNews préférer Lara Fabian – qui est belgo-canadienne – à la chanteuse de Pookie – qui est franco-malienne. Marion Maréchal avait quant à elle déclaré sur BFMTV qu’Aya Nakamura ne « chante pas français ».
Des membres de la droite avaient aussi exprimé leur rejet de la chanteuse, comme Gérard Larcher , président du Sénat. Ce dernier trouve que les chansons de l’artiste sont « assez loin de la représentation de notre pays », et avait décrié, dans Télématin, sa chanson Djadja avec le terme « catchaca, cette ode à la levrette ».
Contrer la haine
Le collectif nationaliste d’extrême droite Les Natifs avait exposé une banderole sur les bords de Seine sur laquelle était inscrit : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Ce fut d’ailleurs la seule fois qu’Aya Nakamura prit part au débat, en leur répondant sur Twitter : « Vous pouvez être racistes mais pas sourds. C’est ça qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’État numéro 1 en débats, etc. mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal ».
A cinq jours du deuxième tour, elle a de nouveau pris la parole, expliquant tout d’abord pourquoi elle est « discrète sur ces sujets » politiques en règle générale. « Des fois, on ne se sent pas pertinent et assez légitime pour parler et dire les bonnes choses sur des terrains qu’on ne maîtrise pas », écrit-elle, ajoutant : « Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas d’avis ».
L’importance du moment « pour nous toutes et tous » l’oblige, en tant qu’artiste avec 1,3 million d’abonnés sur Twitter et 4 millions sur Instagram – sans oublier le million d’exemplaires de son disque Nakamura vendus à l’international – à prendre position. Pas de « ni-ni », donc, pour Aya Nakamura qui ira voter dimanche « contre le seul extrême à condamner ».
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