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Grenoble : Qui est le « violeur à la trottinette » ?


Un homme de 22 ans a été mis en examen dans l’affaire du « violeur en série à trottinette » à Grenoble. Il a reconnu un des faits reprochés


«Nous devions ce travail aux victimes et à tous nos concitoyens », a déclaré Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, lors d’une conférence ce lundi matin, au sujet d’un individu soupçonné d'être « le violeur à la trottinette » . Le parquet avait diffusé un signalement le 26 mars à propos de cette affaire qui créait une sorte de psychose local depuis plusieurs mois.


Arrêté ce week-end, un homme de 22 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour « deux viols, une tentative de viol, une tentative d’agression sexuelle, deux faits de violences et une tentative d’extorsion de fonds ». Il n'a reconnu qu'un seul des sept faits reprochés , celui d'un viol « pour lequel il a été confondu par son ADN », a souligné le parquet. Avant d’ajouter : « C’est un jeune homme plutôt bien inséré, au profil surprenant, ce qui va justifier que la juge d’instruction ordonne des expertises psychologiques et psychiatriques pour qu’on cerne mieux sa personnalité. »


Mais alors, qui est ce « violeur » au profil « ordinaire » ? Et comment a-t-il été interpellé ? People fait le point


Un profil qui « ne correspond pas » à ce qu’on lui reproche ?


Fin mars, le signalement du parquet décrivait le portrait du « violeur en série à trottinette » comme « un homme de 20 ans, de type européen, sans accent, d’environ 1m70 et de corpulence normale, avec les yeux marron, le teint pâle et les cheveux roux ».


L’individu interpellé correspond effectivement à la description partagée. Il est âgé de 22 ans et habite à Fontaine, près de Grenoble . « C’est une personne dont on ne peut pas imaginer une seule seconde qu’il soit associé à des faits de telle nature », a assuré son avocat, maître Arnaud Lévy Soussan. Son client a « toujours été en activité professionnelle », il était un ancien vendeur dans un magasin de trottinettes et s’apprêtait à ouvrir son propre commerce, a-t-il indiqué.


D’après lui, l’enquête psychologique « sur ce garçon » sera très « intéressante » de ce point de vue. « Comment on peut mettre en corrélation ce profil et les faits qui lui sont reprochés ? », a-t-il encore questionné. Pour ce dernier, plusieurs dossiers lui ont été attribués mais doivent être encore « bien analysés ». Il a pointé le fait que « certaines victimes ont été confrontées à [son] client et ne l’ont pas reconnu comme étant leur agresseur ».


Des circonstances aggravantes ?


Après avoir reconnu les faits d’un viol , le suspect « a exprimé ses regrets » à l’égard de la victime. « L’explication qu’il donne pour l’instant est liée à sa consommation d’alcool », a précisé son avocat. « Ce détail ne rentre pas en ligne de compte dans l’affaire car il n’a pas été capable de prouver si c’était le cas ou non », a-t-il continué.


Le fait d’être alcoolisé, que ce soit l’agresseur et/ou la victime, est une circonstance aggravante en cas de viol. Et « le caractère sériel » en est aussi une. « L’enquête se poursuit pour savoir si effectivement nous pourrons lui reprocher in fine l’ensemble des faits dont le parquet a saisi la juge d’instruction », a souligné Éric Vaillant.


Le suspect encourt jusqu’à quinze ans de prison, voire vingt ans si le « caractère sériel » des viols peut être établi. Pour l’instant, une seule plainte a été déposée mais « deux ou trois sont susceptibles d’arriver prochainement », ajoute le parquet.


Comment le « violeur à la trottinette » a-t-il été arrêté ?


L’affaire a mobilisé « énormément d’effectifs » qui ont fourni un « travail acharné », a noté de son côté le commissaire de police Jordan Courby. Les enquêteurs, réunis en « cellule dédiée », ont travaillé simultanément sur le volet génétique, le bornage téléphonique à proximité des agressions, la vidéosurveillance et les nombreux signalements reçus, « une quarantaine par semaine », a-t-il expliqué. Entre autres éléments, c’est le type de trottinette utilisée par l’agresseur qui « a permis de resserrer l’étau sur un suspect probable ».


Les enquêteurs avaient ainsi repéré sa trottinette customisée sur des caméras de vidéosurveillance et avaient interrogé son ancien patron. Il avait été convoqué officiellement pour des vérifications au sujet de ce véhicule, selon maître Arnaud Lévy-Soussan. « Ils lui ont demandé de se présenter et c’est ce qu’il a fait spontanément », a-t-il dit. Il a également rappelé que son client est « inconnu » des services de police pour le type d’infraction qui lui est reproché. « Le concernant, il y a simplement une procédure en lien avec une consommation de stupéfiant qui n’a pas donné lieu à de condamnation », a-t-il indiqué.


« Nous allons réfléchir ensemble à son positionnement global dans cette affaire et préparé tous les deux sa défense », a conclu Arnaud Lévy-Soussan, précisant que son client ne s’était pas exprimé devant la juge d’instruction, invoquant son droit au silence.

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