Le chroniqueur de « TPMP » a affirmé avoir été malmené jeudi à cause d’une chronique de « Quotidien » diffusée… le lendemain des faits
Jacques Cardoze est monté au créneau, convaincu que Jean-Michel Aphatie a attisé la haine de la personne qui l’a par la suite agressé dans le métro. Le chroniqueur de « Touche pas à mon poste » a accusé le journaliste de « Quotidien » d’avoir relayé une fake news à propos du soutien de Yaël Braun-Pivet à Israël. La présidente de l’Assemblée nationale avait arboré, dans l’hémicycle, le drapeau israélien en pin’s à côté de celui de la France le 10 octobre dernier, soit juste après l’attaque du Hamas du 7 octobre.
À l’en croire, Jacques Cardoze a été « poursuivi dans la rame » par « un homme menaçant, les yeux exorbités » qui a fini par le « coincer contre une banquette ». Une agression dans le but de le « convaincre que l’Assemblée nationale est tenue "par les sionistes" ».
Reconnaître ses torts
Cette agression serait survenue « jeudi dernier », soit le 30 mai. Or, dans son tweet publié le 2 juin, Jacques Cardoze met en lien la chronique de Jean-Michel Aphatie du… lendemain des faits, soit celle qui a été diffusée le vendredi 31 mai 2024.
« Il (l’agresseur) appuie son raisonnement sur cette chronique qui soutient que Yaël Braun-Pivet (qui a porté un pin’s en soutien à Israël au lendemain du 7 octobre) doit être exclue au même titre que le député qui a sorti le drapeau israélien », ajoute même Jacques Cardoze dans sa publication.
Le chroniqueur de Cyril Hanouna insiste, en parlant toujours de cette chronique survenue le lendemain de son agression, et s’adresse à Jean-Michel Aphatie dont les « paroles ont des conséquences sur l’ensemble des journalistes », puisqu’il a été « choisi » par son agresseur « parce qu’il m’a reconnu, or, je ne me suis jamais exprimé ni sur le drapeau ni sur ta chronique, et j’ai sincèrement eu peur qu’il sorte une arme ».
Et de conclure : « J’ai essayé d’argumenter, mais il a vu sur les réseaux "la preuve" (la tienne) de ce qu’il avance. Aie conscience que ta chronique suscite un (faux) sentiment d’injustice et peut attiser la haine et encourager l’action violente sur la base d’une analyse erronée. »
Si ce n’est lui…
Certains internautes n’ont pas manqué de relever ce problème de dates, certains préférant sortir la carte de l’humour en supposant que l’agresseur a trouvé sur son chemin une Delorean pour retourner vers le futur avec Marty McFly et le Doc. Jean-Michel Aphatie a en tout cas répondu très sérieusement à Jacques Cardoze, tout d’abord en condamnant l’agression, puis en l’encourageant à reconnaître qu’il s’est « planté » puisqu’il ne peut être responsable, sa chronique ayant été diffusée le lendemain.
Après plusieurs échanges, l’ancien présentateur de « Complément d’enquête » a fini par admettre que « ce n’est donc pas la chronique de Jean-Michel Aphatie de mardi sur le drapeau qui est en cause, dont acte ».
Jacques Cardoze accuse maintenant LFI et la « rhétorique » du militant Ilan Gabet d’avoir « servi de moteur » à son agression. Selon Jacques Cardoze, le militant défend la « thèse d’un prétendu "règlement à géométrie variable" ».
Le règlement de l’Assemblée nationale
Ilan Gabet est l’auteur d’une pétition qui a recueilli près de 260.000 signatures, demandant l’exclusion pour quinze jours de Yaël Braun-Pivet pour avoir porté en pin’s le drapeau d’Israël, soit la sanction dont a écopé le député LFI Sébastien Delogu pour avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle après la frappe d’un camp de réfugiés à Rafah. La pétition dénonce un deux poids deux mesures dans l’application du règlement de l’Assemblée nationale de la part de sa présidente.
La présidente de l’Assemblée nationale a répondu à ce début de polémique en rappelant le règlement de l’hémicycle dans une vidéo qu’avait également partagé Jacques Cardoze. Yaël Braun-Pivet assure que les députés ont le droit de porter un pin’s du drapeau d’un autre pays lors de « circonstances exceptionnelles ». « Ce que le règlement interdit, c’est l’utilisation, notamment pendant les questions au Gouvernement, à l’appui d’un propos, de graphiques, de pancartes, de documents, d’objets ou d’instruments divers », a-t-elle précisé, en donnant comme exemple « un paquet de pâtes ou bien un gilet jaune » qui ne peuvent être « brandis » à l’Assemblée.
En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait sorti un panier de courses, dont un paquet de pâtes, lors d’un débat sur la diminution des APL voulue par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Jean Lassale avait porté un gilet jaune, en 2018, en soutien au mouvement de contestation, ce qui avait valu une interruption de séance.
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