En Inde, une loi est en préparation pour exercer un contrôle gouvernemental sur les créateurs de contenus sur les réseaux sociaux. Cette dernière suscite l'inquiétude chez les youtubeurs et influenceurs qui devraient répondre de leurs contenus devant le ministère de l’Information et craignent un nouvel instrument de censure, d’autant que le contenu de la loi reste flou.
Ces dernières années, les youtubeurs ont acquis une immense popularité auprès des Indiens alors que les télévisions apparaissent comme une chambre d’écho du pouvoir en place. C’est le cas de Druv Rathee, youtubeur devenu quasi opposant politique durant les élections, ou de Ravish Kumar, ancien présentateur de la chaîne NDTV, rachetée par le groupe Adani, proche du Premier ministre Narendra Modi.
La loi en préparation ferait passer les créateurs de contenus sous un régime similaire à d’autres médias : ils seraient obligés de s'enregistrer auprès du gouvernement et de rendre des comptes sur leurs vidéos. Ils seraient également plus exposés aux dépôts de plaintes.
Le youtubeur politique Megnerdh s'inquiète. « Narendra Modi veut réguler les créateurs de contenus sur internet et vu le passif de son gouvernement, ce n’est pas une bonne nouvelle du tout. Nous, youtubeurs, nous n’avons même pas notre mot à dire. Le gouvernement organise des rencontres secrètes avec les plates-formes, mais ne laisse pas le public accéder au contenu précis de la loi », explique-t-il.
Cette opacité renforce les craintes autour de ce nouveau cadre réglementaire. Ainsi, les créateurs sont censés former un comité d’évaluation de leur contenu représentatif de la société, ce qui semble irréaliste pour des individus. La guilde des éditeurs indiens dénonce une loi vague qui ouvre la porte à la censure arbitraire.
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