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Le collectif haïtien “Atis Rezistans” lauréat du prix "Exposition de l'année 2022" en Allemagne.



Chaque année, les critiques d'art de la section allemande de l'Association internationale des critiques d'art (AICA) décernent trois prix importants pour célébrer l’excellence et l’originalité dans le milieu de l’art: "Musée de l'année", “Exposition de l’année” et "Exposition spéciale".


Chaque année, les critiques d'art de la section allemande de l'Association internationale des critiques d'art (AICA) décernent trois prix importants pour célébrer l’excellence et l’originalité dans le milieu de l’art: "Musée de l'année", “Expostion de l’année” et "Exposition spéciale". Et c’est l'installation du groupe d’artistes haïtiens Atis Rezistans, présentée à Kassel durant la documenta fifteen, qui vient de remporter le titre “Expostion de l’année 2022”.

Cette exposition du collectif Atis Rezistans s’était tenue entre juin et septembre 2022 dans le cadre de la quinzième édition de la documenta, une manifestation majeure d'art contemporain qui se tient tous les cinq ans à Kassel, en Allemagne.


L'installation, saluée par les critiques allemands, a mis en lumière des oeuvres d’art d’artistes haïtiens du groupe Atis Rezistans et certaines de leurs collaborations avec des artistes étrangers générées par le Ghetto Biennale. L’organisation de cette exposition a été notamment réalisée par la curatrice et artiste Leah Gordon de Ghetto Biennale et l’artiste visuel et sculpteur André Eugène du groupe Atis Rezistans.


A travers l’exposition, installée au sein de l'ancienne église St. Kunigundis de Kassel, une vaste collection de sculptures et de reliefs étaient présentés et "arrangés de manière exigeante, ludique, mystérieuse et ironiquement chuchotante, avec un œil précis pour la symétrie de l'architecture", apprécient les critiques d’art de l’association dans un communiqué publié le 27 mars dernier. “Sur fond de culte marial et de vaudou, c'est un dialogue artistique inhabituel qui a été créé, un lieu de grotesque, d'intempéries créatives et de présence de la mort".


Environ une quarantaine d'artistes ont participé à travers leurs oeuvres à cette exposition. Parmi les œuvres présentées figuraient une importante sculpture de Papa Legba, installée dans le jardin de l'église et une tente commémorative créée par André Eugène et Michel Lafleur, pour honorer des artistes disparus lors du séisme de 2010. Alors que des oeuvres d’art des artistes haïtiens Michel Lafleur, Katelyne Alexis et Harold Pierre Louis réalisées lors d'une résidence à Kassel étaient exposées à l'entrée de l'église.


Au plafond de l'église, une structure suspendue “The floating Ghetto” reflétait par sa forme la géométrie et la cacophonie des rues du quartier situé derrière la Grand Rue de Port-au-Prince. Pour sa conception, l'architecte britannique Vivian Chan, en collaboration avec André Eugène et Leah Gordon s'était inspirée de la représentation visuelle du lieu et de l'espace dans l'œuvre du peintre haïtien Préfète Duffaut.


Cette distinction de l’exposition par l'Association internationale des critiques d'art (AICA) est venue réhausser l’image de la quinzième édition de la documenta, ternie par un malencontreux scandale anti-sémite. Le travail du groupe Atis Rezistans/Ghetto Biennale a été en effet applaudi “pour son intrépidité, son utilisation élaborée du matériel, pour l'accès à une forme artistiquement réfléchie qui avait presque été perdue de vue dans le contexte de la grande manifestation fragmentée dans son ensemble par de profondes controverses ((- entre autres le débat sur l'antisémitisme -GK)). Le potentiel de l'espace ecclésial en tant qu'espace d'exposition a été pleinement reconnu ; des réflexions complexes sur la spiritualité, l'exotisme, l'otherness et le traitement de la violence ont été entrelacées à plusieurs niveaux”, lit-on plus loin dans le communiqué.


La contribution d’Atis Rezistans/Ghetto Biennale à la quinzième édition de la documenta comportait aussi des performances, des films et une série de discussions et de débats sur l'art haïtien, sur la révolution haïtienne, sur les cultures rurales et urbaines de la classe populaire du pays ainsi sur des questions liées à la production artistique mondiale.


En plus de la distinction accordée à l’exposition d’Atis Rezistans, les critiques d'art allemands ont récompensé les musées d'art de Krefeld avec le titre de "Musée de l'année 2022" pour leur travail de pionnier dans la "polyphonie" intersectorielle des disciplines artistiques, alors que l'exposition berlinoise "Another World" de Christopher Kulendran Thomas a été élue "Exposition spéciale 2022" pour avoir abordé le sujet de la guerre civile au Sri Lanka tout en rompant avec "les lectures occidentales simplificatrices de l'histoire".



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