Vainqueur de « Danse avec les stars » au côté de Natasha St-Pier sur TF1 en avril, Anthony Colette est en ce moment en pleine promo de son deuxième album. Fragilisé par des douleurs au dos et aux épaules, l’artiste de 29 ans pense à sa reconversion
Vous dansiez ? Eh bien chantez maintenant. On pourrait dire qu’Anthony Colette réécrit à sa manière la conclusion de La Cigale et la fourmi puisque, quelques semaines après avoir remporté « Danse avec les stars » sur TF1 , l’artiste de 29 ans a sorti son deuxième album, Irréelle. Dans une veine pop urbaine, l’opus, déjà disponible sur les plateformes de streaming sera disponible en version physique le 21 juin.
Sortir un album, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Pour moi, faire de la musique, c’est comme prendre une branche supplémentaire. C’est presque comme si c’était normal que j’en fasse. Venant de la danse, j’ai toujours aimé passionnément la musique. En arrivant à Paris, et d’autant plus grâce à « Danse avec les stars », j’ai commencé à rencontrer des musiciens, des chanteurs, à beaucoup traîner avec eux. Au départ, je me suis mis à la musique pour le plaisir, sans ambition particulière. Puis il y a eu la pandémie de Covid et je me suis dit « Pourquoi ne pas faire autre chose que juste de la danse ? » pour anticiper l’après.
Concrètement, comment en êtes vous venu à sortir un premier album, « Elles », en 2021, puis « Irréelle » cette année ?
Je sortais d’une saison de « Danse avec les stars » avec Elsa Esnoult. J’avais commencé à jouer de la guitare pour le plaisir, je le gardais pour moi. Mais j’en avais parlé à Elsa et son producteur, Jean-Luc Azoulay, qui avaient trouvé ça cool mais sans plus. Pendant les confinements de 2020, j’ai passé mon temps à comprendre comment marchaient les logiciels pour faire mes trucs tout seul. Quand Jean-Luc Azoulay l’a appris, il m’a rappelé en me disant « Tu ne voudrais pas tenter ta chance là-dedans ? Let’s go ! » Au début, j’ai réfléchi. Est-ce que je voulais vraiment faire ça ? Oui, parce que, à ce moment-là, je faisais plus ça que de la danse.
Pour certains, changer de registre est une prise de risques…
Je suis habitué. Ce n’est pas que je me lasse vite des choses, mais quand je suis à l’aise dans ce que je fais, sans prétendre être le meilleur, j’ai envie d’essayer de faire autre chose qui me passionne sans avoir l’objectif de cartonner mais de kiffer.
Votre entourage vous encourage à ces prises de risques ?
Complètement. Que ce soit mon père, ma mère, mon frère, ma grand-mère… On a toujours été très ouvert. Ils ne m’ont jamais empêché de faire de la danse par exemple alors que certains de leurs copains leur demandaient pourquoi ils me laissaient en faire. Ils sont dans l’état d’esprit où ils disent « Tu as envie de faire ça ? OK. Essaye, vois ce que ça donne. » Cela a été plus compliqué, au moment des études, de dire « Je ne veux faire que de la danse ». ça, c’est un autre débat. Mais, de base, vouloir tout essayer, il n’y a aucun problème là-dessus, ils m’encouragent complètement. Ils ne sont pas surpris. Si demain je leur dis que je veux devenir champion du monde de parachutisme, ils me demanderont comme on fait pour y parvenir.
L’un des risques, c’est de s’exposer aux critiques…
Complètement. Il y en a eu. Pas tant que ça mais il y en a eu alors que jusque-là, je n’avais pas tant reçu de critiques négatives. ça me faisait bizarre, mais ça fait partie du jeu. Je pars du principe que, sans devenir le meilleur – je ne suis pas le meilleur danseur non plus –, tu peux arriver à faire ta place, à être heureux et bien dans ce que tu fais à partir du moment où les gens s’habituent à ce que tu fais.
Fin avril, vous avez remporté « Danse avec les stars » en compagnie de Natasha St-Pier. Cela vous a énormément ému. C’était une consécration après avoir glané plusieurs podiums dans l’émission ?
J’ai pensé que la boucle était bouclée parce que c’est grâce à cette émission que je me suis mis à faire de la danse. Je ne pensais pas intégrer « Danse avec les stars ». Pour moi, ce n’était même pas envisageable, c’était trop loin. Finalement, le fait d’y apparaître est une consécration, mais gagner, encore plus !
Il y avait aussi une forme de décompensation aussi ?
Oui, c’était dur physiquement. Mentalement aussi, c’est compliqué d’aller au bout. Je dois me gérer moi mais aussi la célébrité candidate pour qui danser est un plaisir mais aussi une horreur parce qu’on sait la souffrance du corps que cela peut représenter. Il faut que je la soutienne dans ces moments-là. La charge mentale est double.
Il y a aussi eu la polémique autour de la dispute entre Natasha St-Pier et Inès Reg…
Evidemment. La polémique n’a pas aidé. J’ai perdu 9 kg C’est un tout. J’avais trop de pression, la fatigue, physiquement, c’était insoutenable, et mentalement, avec toutes les histoires, il a fallu encaisser. Les médias en ont rajouté des tonnes évidemment. J’avais envie de finir l’émission, en beauté si possible, et merci c’est ce qu’il s’est passé grâce au public.
Vous souffriez de douleurs au dos mais avez refusé d’abandonner. Vous le regrettez ?
C’était inenvisageable pour moi. Le seul moyen pour que j’abandonne, c’est que je ne puisse plus me lever du tout. Par moments, j’ai galéré, mais je pouvais me lever. Je n’étais pas loin. Le lendemain de la finale de « Danse avec les stars », mes chevilles ne tenaient plus. Je n’ai pas pu marcher de la journée. Comme s’il y avait eu un « pwooouf », un soulagement du corps et que tout était descendu dans les chevilles.
Ces difficultés vous ont donné une motivation supplémentaire pour gagner ? Ou pensez-vous que la victoire est aussi due au fait qu’une partie du public a voulu prendre parti en votre faveur à Natasha St-Pier et vous ?
Oui, cela a été une force supplémentaire. Après, il faut être logique. Ce n’est pas une saison où, quand on est arrivé, on s’est dit qu’on avait nos chances de gagner. A la fin, on se disait qu’il y avait peut-être une carte à jouer. Evidemment, avec les polémiques, ça a dû jouer en la faveur ou la défaveur de l’une ou de l’autre. En tout cas, il y a eu des votes et ça s’est bien terminé pour nous. Je suppose donc que ça a joué. Mais je n’y peux rien parce que, pendant l’émission, je n’ai pas parlé de ça. La seule réponse que je pouvais donner à tout ce qui se passait était de faire des belles danses. Je pense avoir réussi et le public a tranché.
Aujourd’hui, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Apaisé ? Il reste des choses à dénouer ?
Je suis apaisé. Les deux semaines qui ont suivi la finale de « Danse avec les stars », j’étais sur un nuage total. Ensuite, ça s’est estompé parce qu’il fallait que je reprenne le cours de ma vie et penser à la suite mais je suis encore dans le truc où je me dis « C’est quand même fou ! ». Jamais de ma vie je n’aurais pensé gagner cette saison. C’est peut-être la seule où j’ai pensé que cela allait être compliqué, pour plein de raisons autres que ces polémiques…
Redoutez de ne pas participer à la prochaine saison ? Craignez-vous que cela ait cassé quelque chose ?
Que cela ait cassé quelque chose, peut être, c’est vrai que je peux le redouter un peu. Je verrai si je suis au casting de la prochaine, je ne sais pas du tout. Je ne sais pas s’ils me veulent. Je ne sais pas si je pourrai, même physiquement. J’ai des choses à régler.
Vous parlez de vos douleurs au dos ?
Dos et épaules. C’est vraiment très compliqué. Je me pose de grosses questions que je ne me posais pas avant. Pourtant je suis encore jeune mais il y a des choses que je n’ai pas bien gérées. Je le dis aux jeunes : si vous faites du sport, faites ce qu’il faut quand on vous dit de le faire, étirez vous. Je ne l’ai jamais fait. Je n’ai jamais écouté les conseils. Vous voyez, je viens de bouger l’épaule, ça a claqué… C’est compliqué. Toutes ces choses-là me font dire que je reste pour le moment sur ma saison terminée, ma victoire. Je suis heureux. S’il y a une prochaine saison, on verra.
Et si votre avenir ne s’écrit pas dans « Danse avec les stars », vous vous consacrerez à la musique ?
Oui, à la musique. A la comédie, si possible, aussi. J’ai tourné dans quelques séries et téléfilms de TF1. Je n’ai plus trop tourné ces derniers mois parce que j’ai fait des choix. On va voir. Mais je ne resterai jamais sans rien faire.
Comments